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La campagne politique de Iouchtchenko a été construite sur le dialogue direct avec les électeurs, car le gouvernement a empêché la plupart des principales chaînes de télévision de donner un temps de parole équitable aux candidats. Pendant ce temps, son rival Ianoukovitch, est apparu fréquemment dans les actualités télévisées. La campagne a souvent été houleuse et virulente, avec des accusations de coups bas des deux côtés.
L'empoisonnement
Iouchtchenko est tombé sérieusement malade le 6 septembre 2004 et a été admis à la clinique privée du Rudolfinerhaus de Vienne pour être soigné jusqu'au 19 du même mois. Il se plaignait d'avoir été empoisonné mais l'enquête ouverte le 21 septembre par le Parquet ukrainien avait conclu le 22 octobre à une « fièvre herpétique virale ».
À ce moment le diagnostic était une crise aigüe du pancréas, provoqué par des changements de l'œdème intestinal provenant d'une infection virale sérieuse et de substances chimiques qui ne sont pas normalement présentes dans des produits alimentaires. En d'autres mots, il aurait été empoisonné, ce que Iouchtchenko considère comme le travail d'agents du gouvernement. Mais il s'agit d'un faux document fabriqué par Nikolai Korpan, le médecin personnel de Iouchtchenko. Le vrai rapport établit que la maladie « a été causée par une infection virale grave, mais éventuellement aussi par des substances chimiques qui ne se trouvent normalement pas dans des denrées alimentaires ». Il est signé, outre par le professeur Korpan, par les professeurs Michael Zimpfer et Lothar Wicke. [3]
Dans l'édition du 8 décembre du Times, le docteur Nikolai Korpan avait affirmé que le candidat de l'opposition ukrainienne avait été l'objet d'une tentative d'empoisonnement destinée à le tuer (voir l'article). Mais il a démenti ces propos et a dit dans un entretien téléphonique à l'agence de presse autrichienne APA que « jusqu'à aujourd'hui, les soupçons d'empoisonnement n'ont été ni confirmés ni exclus ».
Suite à la maladie, son visage a été sévèrement défiguré, ce qui peut poser problème pour un homme forcé de compter sur les rencontres personnelles pour se faire connaître des électeurs pendant la campagne, mais aussi être utilisé comme atout en usant de son « acné chlorique » comme d’un stigmate de son combat pro-occidental contre le pouvoir pro-russe . Son empoisonnement semble plus vraisemblable depuis le 11 décembre 2004 et le rapport de médecins viennois, Nikolai Korpan (cryo-chirurgien) et Michael Zimfper (médecin chef et président), de la clinique privée du Rudolfinerhaus concluant (après avoir antérieurement conclu le contraire) à une intoxication à la dioxine de type Seveso. L'organisme de Iouchtchenko présentait des concentrations de dioxine 1000 fois supérieures à la norme.
Le Parquet général ukrainien a donc rouvert son enquête pour tentative d'attentat contre M. Iouchtchenko. En date du 28 février, la piste des services secrets Russes était envisagée.
Cependant « La dioxine n'est pas un poison à effet immédiat, l'empoisonnement se développe pendant des années, des dizaines d'années, et donc il est impossible qu'une dose reçue un jour cause l'empoisonnement le lendemain », a expliqué, sur les antennes de l’Echo de Moscou, Iouri Ostapenko, chef du centre d'information en toxicologie auprès du ministère russe de la Santé.
Le professeur Lothar Wicke a été menacé deux fois par téléphone : on lui conseillait de ne pas remettre en doute l'hypothèse de l'empoisonement.
L'élection présidentielle
Le premier tour de l'élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre 2004, et a vu Iouchtchenko obtenir 39,87 % des suffrages face à Ianoukovitch qui a obtenu 39,32 %. Comme aucun candidat n'a atteint les 50 % de votants nécessaires pour une victoire au premier tour, un second tour a eu lieu le 21 novembre 2004. Les observateurs internationaux, venus surveiller les élections, ont rapporté beaucoup d'irrégularités (remplacements d'urnes, destructions de bulletins, passages à tabac d'électeurs, corruptions d'électeurs, etc.) à travers le pays. D'après les sondages de sortie des urnes, il aurait gagné les élections dans les provinces du centre et de l'ouest du pays.
L'allégation de fraude électorale, combinée avec le fait que les sondages de sortie des urnes ont enregistré un résultat (une marge de 11 % d'avance pour Iouchtchenko) radicalement différent du décompte officiel des suffrages (une marge de 6 % d'avance pour Ianoukovitch), a provoqué le refus de Iouchtchenko et de ses partisans d'accepter les résultats. Jusqu'ici, ils ont organisé des rassemblements à travers la nation, y compris une manifestation de démonstration de masse sur la Place de l'Indépendance à Kiev, et ont mis en application à grande échelle une grève générale. Plusieurs municipalités, y compris celles de Kiev et de Lviv ont annoncé qu'elles n'accepteraient pas l'autorité d'une présidence de Ianoukovitch et cela a entraîné une protestation massive le 23 novembre 2004, devant le siège de la Verkhovna Rada.